Masomah Ali Zada, sportive de niveau international

Dans le cadre de la Journée internationale des femmes qui a eu lieu le 8 mars 2023,  Spor’ama a décidé de vous présenter cette adhérente du Vélo Club de Villeneuve d’Ascq.

Masomah est née en 1996 en Afghanistan. À 16 ans, elle entre dans l’équipe féminine afghane de cyclisme.

Malgré le soutien inconditionnel de son père qui considère que « si une femme peut monter sur un mulet ou un cheval, pourquoi ne pourrait-elle pas monter sur un vélo ? », elle est victime de brimades, d’insultes et reçoit des menaces de mort.

En 2016, sa sœur Zhara et elle apparaissent dans un reportage télévisé sur les jeunes femmes afghanes qui, malgré les menaces, pratiquent le cyclisme. C’est un peu un déclencheur : des députés italiens les proposent au Prix Nobel de la Paix et Patrick Communal, ancien cycliste et avocat engagé auprès des réfugiés, décide de les contacter.

Masomah et sa famille arrivent en France en 2017 et demandent l’asile politique.

Elles s’installent à Guéhenno, petit village breton, dans la maison familiale de Patrick Communal (maison qui, au cours de la 2nde guerre mondiale était une boucherie appartenant au chef de la résistance locale qui y organisait des réunions secrètes… petit clin d’œil de l’histoire !). 

Un réseau d’entraide s’organise aussitôt autour de la famille : cours de Français, apport de produits frais notamment. Masomah s’entraîne alors d’arrache-pied, avec comme entraîneur Thierry, fils de Patrick Communal. En 2019, elle vient dans le Nord pour suivre des études de génie civil à l’Ecole Polytechnique Universitaire de Lille et intègre le Vélo Club de Villeneuve d’Ascq. Elle décroche, avec l’aide de son entraineur Thierry, une bourse d’athlète réfugié du CIO et réalise l’un de ses rêves en participant aux Jeux Olympiques 2021 au Japon dans l’épreuve du contre-la-montre, sous la bannière de l’équipe olympique des réfugiés. Elle peut alors représenter l’Afghanistan et les femmes de son pays.

Depuis le retour des Talibans à la tête de son pays en 2021, « le sport est mort pour les Afghanes » dit-elle. Elle a conscience d’être chanceuse, est très reconnaissante à David Lappartient président de l’UCI ainsi qu’à la famille Communal qui lui ont permis de venir en France et pense à celles et ceux qui sont restés dans son pays où la vie est très difficile « Mon devoir est de porter la voix des athlètes encore en Afghanistan ».

En juillet dernier, elle a été nommée à la commission des athlètes du Comité International Olympique, une première pour une athlète réfugiée. Cette fonction lui permet de défendre au plus haut niveau le droit des réfugiés de faire du sport et elle a par exemple eu le privilège de rencontrer en octobre dernier en compagnie de Thomas Bach le président du CIO, le roi d’Espagne Felipe VI qui lui a remis le prix princesse des Asturies dans la catégorie sport de l’Equipe Olympique des Réfugiés.

Le championnat féminin d’Afghanistan de cyclisme, impossible à organiser dans ce pays, s’est déroulé en Suisse au mois d’octobre 2022. Elle y a participé avec 48 sportives afghanes et cela a été pour elle une immense joie de retrouver ses compagnes de route qui comme elle, ont exilé dans différents pays.

Son prochain objectif est de participer aux Jeux Olympiques 2024 organisés à Paris.

Elle s’entraine dur pour l’atteindre et nous lui souhaitons de réaliser cet ambitieux projet « en France, ce pays qui m’a accueillie et tant donné ».

« Avancer, se révéler et continuer d’y croire » dit-elle… de très jolis principes de vie.

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